Au-delà de la case à cocher : Repenser la confiance dans les codes de conduite des fournisseurs
L'attrait d'une solution simple est fort, surtout dans le monde complexe de la gestion des risques de la chaîne d'approvisionnement. Pour de nombreuses entreprises, demander à leurs fournisseurs d'"accepter" un code de conduite semble être un moyen rapide et efficace de garantir des pratiques éthiques et responsables dans l'ensemble de leur réseau de fournisseurs. Toutefois, cette approche offre un faux sentiment de sécurité et ne constitue pas une stratégie solide de gestion des risques. Cet article montre que le fait de s'appuyer uniquement sur l'acceptation du code de conduite par les fournisseurs est une forme de conformité "à la carte" et propose une approche plus efficace de la qualification des fournisseurs.
Les pièges de l'acceptation d'un code
La pratique consistant à se fier uniquement à l'accusé de réception du CdC présente plusieurs défauts inhérents :
- Application limitée : Un document signé ne garantit pas la conformité. Les fournisseurs peuvent ne pas être familiarisés avec les détails spécifiques du CDC, ne pas disposer des ressources nécessaires à sa mise en œuvre ou simplement donner la priorité au profit plutôt qu'aux pratiques éthiques. En l'absence d'un processus de vérification solide, un CdC signé n'offre que peu d'assurance quant à son respect effectif.
- Application incohérente : Le contenu et le niveau de détail des CdC peuvent varier considérablement. Un fournisseur confronté à des centaines de CdC de clients peut avoir du mal à suivre les exigences spécifiques de chacun d'entre eux. Ce manque de cohérence est source de confusion et il est difficile pour les fournisseurs d'établir des priorités et de les mettre en œuvre de manière efficace.
- Fausse confiance : Les entreprises qui accordent trop d'importance à la reconnaissance du CdC peuvent se laisser bercer par un faux sentiment de sécurité. Les équipes chargées des achats peuvent négliger des activités essentielles de diligence raisonnable telles que l'évaluation des risques, les audits sur place ou le contrôle des performances des fournisseurs.
Le récent scandale impliquant un grand détaillant de vêtements et ses fournisseurs à l'étranger nous rappelle brutalement les limites de la confiance dans le CdC. Malgré l'existence d'un CDC, l'entreprise n'a pas vérifié de manière adéquate les conditions de travail au sein de sa chaîne d'approvisionnement, ce qui a donné lieu à des rapports faisant état de l'exploitation de travailleurs et de pratiques dangereuses.
Une approche plus efficace
Comment les entreprises peuvent-elles s'assurer que leurs fournisseurs répondent à leurs attentes en matière d'approvisionnement éthique et responsable ? Voici quelques stratégies clés :
- Une communication claire : Exposez clairement vos attentes dans toutes les communications avec les fournisseurs, depuis les demandes initiales jusqu'aux contrats finaux. Soyez précis sur les pratiques de travail, les réglementations environnementales, les problèmes de sécurité des données ou tout autre domaine pertinent.
- Intégration contractuelle : Intégrez vos exigences directement dans les contrats avec vos fournisseurs. Cela crée une obligation juridiquement contraignante pour les fournisseurs de se conformer et fournit une base pour l'application en cas de violation.
- Formation ciblée : Fournir du matériel de formation et des ressources pour aider les fournisseurs à comprendre et à mettre en œuvre vos exigences en matière de CdC. Cela témoigne d'une approche proactive et favorise la collaboration au sein de la chaîne d'approvisionnement.
- Des mesures vérifiables : Élaborer des paramètres mesurables pour évaluer les performances des fournisseurs par rapport à vos normes CoC. Il peut s'agir de procéder à des auto-évaluations, de demander des audits indépendants ou de surveiller le sentiment des médias sociaux à l'égard des pratiques des fournisseurs.
- Contrôle continu : Mettre en place un système de contrôle continu des performances des fournisseurs. Il peut s'agir d'une communication régulière avec les fournisseurs, de l'examen de rapports sectoriels ou de l'utilisation d'outils d'évaluation des risques.
En passant d'une simple reconnaissance à un processus complet de vérification et de contrôle, les entreprises peuvent se faire une idée plus précise des performances de leurs fournisseurs et identifier et traiter les risques potentiels avant qu'ils ne s'aggravent.
Les avantages d'aller au-delà de la case à cocher
La mise en œuvre d'un processus de qualification des fournisseurs plus solide offre plusieurs avantages :
- Réduction des risques : une approche proactive de la gestion des risques liés aux fournisseurs permet d'identifier et d'atténuer les problèmes potentiels avant qu'ils ne perturbent les opérations ou ne nuisent à la réputation de votre entreprise.
- Amélioration de la durabilité : En garantissant des pratiques éthiques et responsables tout au long de la chaîne d'approvisionnement, les entreprises contribuent à un écosystème commercial plus durable.
- Amélioration des relations avec les fournisseurs : L'engagement collaboratif avec les fournisseurs favorise la confiance et la transparence, ce qui conduit à des partenariats plus solides et plus résistants.
Conclusion
L'époque où l'on s'en remettait à un simple "accord" sur un CdC comme stratégie de gestion des risques devrait être révolue. Une approche plus efficace consiste à communiquer clairement les attentes, à intégrer les exigences dans les contrats, à vérifier activement la conformité et à contrôler en permanence les performances des fournisseurs. L'abandon des pratiques de type "check-the-box" favorise une chaîne d'approvisionnement plus responsable et plus résistante, ce qui profite en fin de compte à la fois à l'entreprise et à ses fournisseurs.