Choisir une société de certification anti-corruption
Si vous souhaitez faire certifier votre programme anti-corruption selon la norme ISO 37001, l'une des premières choses à faire est de choisir votre prestataire de certification. En tant que praticien et auditeur principal, je recommande vivement aux décideurs de faire preuve d'un certain degré de prudence et de diligence lors du choix d'un prestataire.
Je vois régulièrement des entreprises et des responsables de la conformité contrariés ou agacés parce qu'ils ont pris une décision mal informée (ou parce qu'ils ont été contraints de choisir un fournisseur selon les instructions des services d'achats dans une tentative malavisée de simplifier les fournisseurs et de choisir quelqu'un "dans le système"). Pensez-y : si vous faisiez l'objet d'une enquête pour un cas de corruption à l'échelle mondiale, chargeriez-vous un cabinet d'avocats n'ayant aucune expérience en matière de lutte contre la corruption de vous représenter ? Bien sûr que non, ce serait absurde. Alors pourquoi choisir un organisme de certification ou un auditeur qui n'a aucune expérience en matière de lutte contre la corruption simplement parce qu'il a certifié votre programme de "qualité" et que vous voulez d'une certaine manière tirer parti de la relation existante ? Ignorant le fait qu'un organisme accrédité ne se laisserait jamais influencer, l'accent doit plutôt être mis sur la qualité et les performances.
Avant de choisir un organisme de certification ISO 37001, ISO 37301 ou ISO 37002, vous devez faire les trois choses suivantes.
Assurez-vous que l'organisme de certification est accrédité pour la norme ISO 37001.
C'est la première chose à faire. Le prestataire de certification annoncera son accréditation, mais vous devriez également consulter le site web de l'organisme d'accréditation. Ne choisissez pas une société de certification qui n'est pas spécifiquement accréditée pour la norme ISO 37001 - bien qu'elle puisse être accréditée pour certaines normes ISO, elle doit être accréditée pour la norme ISO 37001 en particulier. (Aux dernières nouvelles, les prestataires accrédités pour la norme ISO 37001 se comptent sur les doigts d'une main).
Vérifier les antécédents des auditeurs.
Si l'auditeur mentionne une grande expérience en matière de normes, de chiffres ou de codes qui ne vous sont pas familiers, ou si son CV ou son profil LinkedIn ne mentionne que son expérience dans le domaine de la qualité ou dans d'autres domaines non pertinents, restez à l'écart. Il s'agit probablement d'ingénieurs qualité qui pensent pouvoir certifier des entreprises en matière de lutte contre la corruption simplement parce qu'ils ont suivi une formation de trois jours. Toute personne travaillant en tant qu'auditeur principal dans le cadre de certifications anti-corruption doit avoir une expérience avérée en tant que juriste (de préférence travaillant en interne) ou spécifiquement dans l'élaboration et la mise en œuvre de programmes anti-corruption.
Vous devez également faire preuve de prudence à l'égard des méga-organismes de certification. Ces sociétés n'ont souvent pas une once d'expérience dans ce domaine et sous-traitent très probablement l'ensemble du projet à des entrepreneurs. À moins que le travail ne soit sous-traité à quelqu'un que vous connaissez comme étant très expérimenté et compétent, la livraison sera probablement désordonnée, manquant de contrôles, d'autorité et de direction. Même si vous avez une relation existante avec un organisme qui vous certifie dans d'autres domaines (par exemple la qualité ou l'environnement), cela ne signifie pas qu'il possède des compétences en matière de certification contre la corruption et la fraude ; l'engager vous fera donc perdre du temps et vous coûtera plus d'argent.
Se concentrer sur l'auditeur principal et ses compétences non techniques.
Ces auditeurs travailleront avec vous pendant plusieurs années et vous interrogeront, vous, votre personnel, votre directeur général et la plupart de vos cadres dans le monde entier ; ils doivent donc faire preuve de professionnalisme, de tact et de politesse et avoir un esprit de coach. Si l'auditeur principal n'est pas plus intelligent que vous dans ce domaine, qu'est-ce qui vous fait penser qu'il peut vous aider à améliorer votre système par le biais de l'audit et de la surveillance et, en fin de compte, de la certification ? Il ne le peut pas et ne fera probablement que vous mettre dans l'embarras devant vos partenaires commerciaux, ce qui entachera l'ensemble du projet.
Obtenir une certification est une grande réussite. Toutefois, vous devez faire preuve de prudence lorsque vous choisissez un organisme de certification afin de vous assurer que vous prenez une décision judicieuse.
