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Rapports volontaires ou obligatoires sur le développement durable : La transparence au service de la valeur à long terme

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Rapports volontaires ou obligatoires sur le développement durable : La transparence au service de la valeur à long terme

Le débat sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est devenu un élément déterminant du paysage économique moderne. Les rapports sur le développement durable, qui consistent à divulguer les performances ESG d'une entreprise, sont devenus un outil essentiel de transparence et de responsabilité. Toutefois, la question demeure : les entreprises doivent-elles attendre que la réglementation rende obligatoire l'établissement de rapports sur le développement durable ou doivent-elles adopter de manière proactive l'établissement de rapports volontaires ? Cet article examine les avantages et les inconvénients des deux approches, pour finalement plaider en faveur des avantages stratégiques des rapports volontaires sur le développement durable.

Définir le paysage : Déclaration volontaire ou obligatoire

Les rapports volontaires sur le développement durable permettent aux entreprises de choisir de divulguer ou non leurs performances ESG. Cette flexibilité leur permet d'adapter leurs rapports à leurs objectifs et à leurs publics spécifiques. Toutefois, cette approche peut entraîner des incohérences et un manque de comparabilité entre les rapports.

D'autre part, les rapports obligatoires sur le développement durable exigent des entreprises qu'elles publient des informations ESG conformément à des normes prédéfinies par des organismes de réglementation. Bien que cela garantisse une plus grande cohérence et améliore la comparabilité, cela peut également être considéré comme une charge pour les entreprises qui ne sont pas soumises à ces réglementations.

Un regard vers l'avenir : La directive de l'Union européenne relative aux rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD)

L'Union européenne (UE) a franchi une étape importante vers l'établissement obligatoire de rapports sur le développement durable avec l'introduction de la directive sur l'établissement de rapports sur le développement durable des entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive - CSRD). Cette directive, qui entrera en vigueur en décembre 2023 et s'appliquera à partir de 2024, rend obligatoire la production de rapports sur le développement durable pour un plus grand nombre d'entreprises que les réglementations précédentes.

Exigences et impact du CSRD :

  • Couverture des entreprises : Le CSRD étend les obligations de déclaration à toutes les grandes entreprises (celles qui dépassent certains seuils de taille) et aux PME (petites et moyennes entreprises) cotées en bourse au sein de l'UE.
  • Normes de reporting : Les entreprises seront tenues de rendre compte d'un ensemble complet de sujets ESG en utilisant les normes européennes de rapport sur le développement durable (ESRS).
  • Impact sur les entreprises : Le CSRD devrait augmenter de manière significative le nombre d'entreprises s'engageant dans la production de rapports sur le développement durable au sein de l'UE. Cela améliorera la transparence et la comparabilité des performances ESG des entreprises de la région.

Les normes européennes d'information sur le développement durable (ESRS) : Définir ce qui doit être rapporté

L'ESRS est un ensemble de normes d'information sectorielles élaborées par la Commission européenne. Ces normes définissent les informations environnementales, sociales et de gouvernance spécifiques que les entreprises doivent publier dans le cadre du CSRD.

Principaux domaines de notification dans le cadre de l'ESRS :

  • Changement climatique : Les entreprises devront rendre compte de leurs émissions de gaz à effet de serre, des risques et opportunités liés au changement climatique et de leurs stratégies de décarbonisation.
  • Impact sur l'environnement : Les informations fournies porteront sur l'utilisation des ressources, la gestion de l'eau, la production de déchets et l'impact sur la biodiversité.
  • Impacts sociaux : Les pratiques de travail, la diversité, l'équité et l'inclusion, les droits de l'homme et l'engagement communautaire seront couverts par les exigences en matière de rapports sociaux.
  • Gouvernance : Les entreprises devront rendre compte de leurs structures de gouvernance, de leurs pratiques de gestion des risques liés aux questions ESG et de la diversité de leur conseil d'administration.

L'ESRS fournit un cadre clair et complet pour l'établissement de rapports sur le développement durable, garantissant la cohérence et facilitant la comparaison entre les entreprises et les secteurs d'activité.

Au-delà de l'UE : L'influence mondiale des normes IFRS en matière de développement durable

Bien que le CSRD et l'ESRS se concentrent actuellement sur le marché européen, leur impact devrait être plus large. La Fondation des normes internationales d'information financière (IFRS), l'un des principaux organismes de normalisation comptable au niveau mondial, a également publié un ensemble complet de normes d'information sur le développement durable, connues sous le nom de S1 et S2.

Les normes IFRS sur le développement durable visent à créer un cadre applicable à l'échelle mondiale. À l'instar des normes ESRS, ces normes précisent les informations ESG que les entreprises doivent publier, ce qui favorise la cohérence et la comparabilité entre les différentes juridictions.

Les arguments en faveur de l'établissement volontaire de rapports sur le développement durable : Un avantage stratégique

Bien que la directive sur le développement durable rende obligatoire l'établissement de rapports pour certaines entreprises au sein de l'UE, de nombreuses entreprises situées en dehors de ce champ d'application peuvent encore tirer des avantages considérables de l'adoption d'un système volontaire de rapports sur le développement durable. Voici quelques raisons impérieuses de donner la priorité aux rapports volontaires :

  • Avantage concurrentiel : La durabilité est un facteur clé de différenciation sur le marché actuel. Les entreprises qui affichent de solides performances ESG peuvent attirer des investisseurs et des clients soucieux de l'environnement et de la société. Les rapports volontaires mettent en évidence l'engagement d'une entreprise en faveur du développement durable, ce qui peut lui conférer un avantage concurrentiel.
  • Gestion des risques : Les rapports sur le développement durable aident les entreprises à identifier et à gérer les risques non financiers liés aux questions environnementales et sociales. En traitant ces risques de manière proactive, les entreprises peuvent améliorer leur résilience à long terme et assurer la continuité de leurs activités.
  • Amélioration de l'engagement des parties prenantes : Les rapports volontaires offrent une occasion précieuse de s'engager avec les parties prenantes sur les objectifs et les progrès en matière de développement durable. Cette transparence permet d'instaurer la confiance et de favoriser des relations solides avec les investisseurs, les employés, les communautés et les autres groupes intéressés par les performances ESG d'une entreprise.
  • Préparation aux futures réglementations : Les réglementations en matière de rapports sur le développement durable évoluant rapidement, l'adoption volontaire permet aux entreprises de développer de solides pratiques de reporting et de se familiariser avec les cadres de reporting. Elles sont ainsi bien préparées à d'éventuelles obligations futures en matière de rapports.

Conclusion : Adopter la transparence pour une valeur à long terme

Le paysage des rapports sur le développement durable évolue rapidement, les exigences obligatoires devenant de plus en plus courantes. Toutefois, même pour les entreprises qui ne sont pas actuellement soumises à de telles réglementations, les avantages des rapports volontaires sur le développement durable sont considérables.

Aller au-delà de la conformité :

Les rapports volontaires permettent aux entreprises d'aller au-delà de la simple conformité aux réglementations. Elles peuvent adapter leurs rapports pour mettre en évidence leurs initiatives et réalisations uniques en matière de développement durable, en montrant leur engagement en faveur d'un avenir durable. Cette approche proactive démontre leur leadership et peut renforcer la réputation d'une entreprise en tant qu'organisation responsable et tournée vers l'avenir.

Construire une culture de la durabilité :

Le processus de préparation d'un rapport volontaire sur le développement durable peut être un catalyseur de changement interne au sein d'une entreprise. Il encourage les départements à évaluer leurs impacts environnementaux et sociaux, à identifier les domaines à améliorer et à fixer des objectifs ambitieux en matière de développement durable.

Amélioration continue :

Les rapports volontaires permettent aux entreprises de suivre leurs progrès au fil du temps. Elles peuvent analyser les tendances de leurs performances ESG, identifier les domaines nécessitant des améliorations et fixer des objectifs de développement durable plus ambitieux pour l'avenir. Cette approche fondée sur les données favorise l'amélioration continue et crée une culture de la durabilité au sein de l'organisation.

Attirer et retenir les talents :

Le paysage des talents est en train de changer, les professionnels qualifiés cherchant de plus en plus à travailler pour des entreprises ayant des valeurs ESG fortes. Les rapports volontaires sur le développement durable démontrent l'engagement d'une entreprise en matière de responsabilité sociale et de gestion de l'environnement, ce qui en fait un employeur plus attrayant pour les personnes soucieuses de l'environnement et de la société.

L'avenir des rapports sur le développement durable :

L'avenir des rapports sur le développement durable est marqué par une transparence, une normalisation et un engagement croissants des parties prenantes. Au fur et à mesure que les réglementations évoluent et que les attentes des parties prenantes augmentent, l'adoption volontaire de pratiques de reporting robustes deviendra de plus en plus cruciale pour les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs.

Conclusion : Un catalyseur pour la transformation

En conclusion, l'établissement volontaire de rapports sur le développement durable n'est plus seulement une option, c'est un impératif stratégique. En adoptant la transparence et la responsabilité, les entreprises peuvent acquérir un avantage concurrentiel, gérer les risques de manière efficace, impliquer les parties prenantes de manière significative et se préparer aux futures réglementations. En outre, les rapports volontaires peuvent devenir un catalyseur de la transformation interne, en favorisant une culture de la durabilité et de l'amélioration continue. Alors que les entreprises évoluent dans un monde de plus en plus axé sur le développement durable, les rapports volontaires constituent un outil puissant pour créer de la valeur à long terme et contribuer à un avenir plus durable.

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